PARIS (MPE-Média) – Le Ministre du Redressement économique M. Arnaud Montebourg s’appprête à relancer le dossier d’ArcelorMittal Florange en recevant le 30 août deux hauts dirigeants du groupe en France et à Luxembourg en présence du chargé de mission qui a enquêté sur la fermeture provisoire du site lorrain au début de l’été.

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ArcelorMittal était l'un des sponsors officiels des JO de Londres 2012 et a réalisé une tour en acier pour sceller ce partenariat (ph SD ArcelorMittal)

M. Montebourg devait consulter auparavant sur le devenir des sites européens du premier aciéristes mondial ses homologues belges, luxembourgeois et espagnol, n’écartant pas lors de déclarations faites à ce propos à la fin juin de faire étudier une proposition alternative de reprise du site intégré de Florange par d’éventuels repreneurs.

Arnaud Montebourg a reçu le 27 juillet dernier M. Pascal Faure, Vice-président du Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGEIET) venu lui présenter les conclusions de la mission sur la filière de l’acier en France et l’avenir du site industriel de Florange sollicitée au début juin 2012 par le Président de la République après sa rencontre avec les syndicalistes d’ArcelorMittal Florange.

Les atouts de Florange-Hayange

Le dit rapport mettait en évidence selon le porte-parole de Bercy « les atouts du site intégré de Florange, idéalement localisé par rapport à ses grands clients, notamment automobiles et qui se distingue par la technicité des aciers à haute valeur ajoutée produits par ses chaînes à froid, fruits des innovations du centre de R&D voisin de Maizières-lès-Metz ».

M. Montebourg avait aussi pris acte du caractère préoccupant des incertitudes liées au financement par Bruxelles du programme européen de réduction des émissions de gaz des hauts-fourneaux ( ULCOS 2 NDLR ) déjà engagé depuis plusieurs années par ArcelorMittal et plusieurs de ses concurrents tels que ThyssenKrupp, Tata Steel et d’autres aciéristes impliqués dans ces recherches.

Un plan d'investissement souhaité

« Un plan d’investissement rapide et significatif s’impose sur le site de Florange. L’avenir du site ne peut se jouer uniquement sur le projet ULCOS, compte tenu des incertitudes qui l’entourent en dépît du fort soutien dont il fait l’objet », avait alors déclaré M. Montebourg.

La rencontre prévue jeudi prochain entre le Ministre et MM. Robrecht Himpe, responsable de la Division des aciers plats au carbone d’ArcelorMittal pour l’Europe, Hervé Bourrier, PDG d’ArcelorMittal France et M. Pascal Faure, en charge de la mission éponyme sur le devenir de Florange a pour but « de vérifier qu’un tel projet de développement du site s’inscrit bien dans la stratégie du groupe. Si ce dialogue ne permettait pas d’aboutir à une solution de nature à concilier les intérêts du groupe et ceux des différentes parties prenantes, aucune hypothèse alternative ne serait alors exclue pour assurer la pérennité industrielle du site », soulignait le port-parole de Bercy à la fin juillet.

Un marché difficile dans la période

Analysée dans le contexte toujours actuel de surcapacités d’aciers plats au carbone en Europe, à quelques jours de la décision d’ArcelorMittal de mettre en vente son aciérie italienne de Piombino, du maintien de prix plutôt bas des bobines laminées à chaud et à froid au regard des marges nécessaires à l’équilibre entre les coûts de production et les recettes issues des ventes, la situation de Florange demeure inquiétante sur le plan du devenir du site et de l’emploi, ce que ne cessent de dire les experts consultés et les dirigeants des branches métallurgie des grandes centrales syndicales.

Le regain infinitésimal de commandes enregistrées en juin selon l’INSEE par l’industrie automobile semble encore bien insuffisant (+4% sur un mois après plusieurs mois de baisse) pour rattraper les niveaux de demande qui justifiaient aux yeux d’ArcelorMittal le fait de relancer les hauts-fourneaux de Florange-Hayange.

Enfin, les dernières prévisions des consultants spécialisés sur ce marché de l’acier automobile ne laissent pas entrevoir de reprise plus solide des activités avant au mieux la fin 2012, dans l’hypothèse « d’un meilleur climat économique susceptible d’aider à booster les carnets de commande des aciéries ».

Christophe Journet

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Mis à jour (Mardi, 25 Octobre 2016 16:35)