LONDRES (MPE-Média) – Il ne faut pas s’attendre à des hausses de prix des produits plats en acier d’ici à la fin 2012, suite au déclin continu du prix du minerai de fer suivant la chute de la demande, anticipe le consultant britannique MEPS dans une étude récente. Une fois l'offre et la demande revenues à l'équilibre en 2013, les prix pourront remonter. Détails.

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MEPS n’anticipe rien d’exceptionnel dans les niveaux de prix des aciers plats au carbone d’ici à la fin de l’année, les effets de la crise économique de l’eurozone ayant probablement affecté jusqu’aux rares contrats à venir d’ici là, d’autant que les réductions du crédit bancaire et de la demande ont ajouté de la difficulté dans l’exercice.

Tant côté construction que côté industrie, les sociétés ont du mal à passer au restockage, les centres de service et distributeurs faisant face aux mêmes soucis. La baisse des flux dans la chaîne logistique a réduit les commandes aux usines, note MEPS, poussant les usines à réduire leurs achats en matières premières dans un mouvement qui a atteint le marché chinois où le marché est sérieusement saturé.

Les stocks d’acier chinois sont supérieurs à leurs niveaux d’il y a un an à la même période, ce à quoi s’ajoute une production qui a augmenté de 2,1% sur sept mois tandis que les importations de minerai de fer chinoises augmentaient de 9% sans qu’aucun signe d’une hausse de la demande d’acier ne soit perceptible d’ici à la fin de l’année, explique MEPS.

DUNKERQUE

Aciérie ArcelorMittal de Dunkerque (ph archives MPE-Média)

A contrario, nombre d’usines asiatiques ont réduit leurs productions et prévoient de continuer à ce rythme jusqu’à la fin 2012. Le service recherche de MEPS – comme ceux d’autres consultants tels que The Steel Index NDLR – enregistre une baisse des prix spots pour les livraisons de minerai de fer dans les ports chinois en provenance des grands pays fournisseurs allant de 12,2 à 15,7%, baisses directement liées à des commandes plus faibles pour le reste de l’année.

Ainsi, avec peu de soutien aux prix de l’acier à court terme et très peu de chance d’un revirement de la demande dans n’importe quelle région du monde, il est difficile d’envisager une hausse des coûts des matières premières avant la fin 2012. On s’attend de plus en plus à ce que plusieurs usines ferment encore de nouvelles capacités en Europe dans un futur proche – comme près de Liège récemment chez ArcelorMittal NDLR – ce qui aura pour effet de réduire encore le niveau de la demande en matières premières sidérurgiques.

Nouvelles réductions de capacités à prévoir

Les producteurs vont chercher à mettre en maintenance ou à fermer leurs capacités pour éviter les surcapacités et la pression négative sur les prix qui en résulte, ajoute MEPS qui interroge 2013 à cette aune : le plus probable est que la Chine va tenter de redonner du lest aux facilités de crédit bancaire, augmenter les investissements dans les infrastructures au-dessus des seuils actuels, lever les limites mises au développement de l’immobilier, ce qui devrait stimuler le marché de l’acier et permettre d’éviter des ruptures sur le marché de l’acier l’an prochain. Et faire remonter quelque peu les prix de l’acier dans la foulée.

Les usines asiatiques devraient continuer de produire à des niveaux contenus dans les mois à venir tandis que la consommation dans la plupart des pays d’Asie devrait repartir à la hausse. Une fois l’équilibre retrouvé entre l’offre et la demande, les niveaux de prix devraient repartir à la hausse l’an prochain, conclut MEPS, qui s'attend aussi à de nouvelles fermetures en Europe pour rapprocher l'offre de la demande réelle, certaines pouvant être définitives, ce qui pourrait conduire à une inversion des tendances de prix en 2013.

Jo Gatsby

Voir aussi sur :

www.meps.co.uk

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Mis à jour (Mardi, 25 Octobre 2016 16:20)