PARIS (MPE-Média) – L’Association Via sèva, promotrice des Réseaux de Chaleur booste l’efficacité énergétique. Créée en 2000 par des industriels (Cofely, Dalkia, Idex et Coriance, notamment) et des entreprises spécialisées dans les réseaux de chaleur, des équipementiers, architectes, urbanistes, Viaseva développe ces réseaux et milite pour une gestion plus fûtée de la ressource énergétique. Entretien avec son Président Guillaume Planchot, dirigeant d’IDEX.

M. Guillaume Planchot, Président de Viaseva (ph SD Via sèva)

Via sèva a réagi cet été à l’annonce par le Sénat d’une prévision de hausse de 50% de la facture de l’électricité d’ici à 2020. Pourquoi?

« Nous avons réagi car nous mettons en œuvre des systèmes d’efficacité énergétique et réfléchissons à l’avenir de ces systèmes en tentant de faire entendre notre voix. Nous sommes en désaccord avec les politiques sur cette prévision qui ne tient pas compte de la poussée des solutions renouvelables : Il y a plusieurs réponses possibles, dont celle des réseaux de chaleur qui existent depuis la fin des années vingt, mais qui ne concernent que 5 à 6% de la population française contre près de 50% pour les meilleurs élèves européens ».

Pour Via sèva, le mix énergétique est une solution à privilégier ?

« Dans ce mix, la progression a été de 18% de 2005 à 2012, en se détachant du cours des énergies fossiles, en multipliant les systèmes de réseaux de chaleur qui utilisent des énergies renouvelables, la géothermie, et d’autres ressources naturelles. C’est un fait important mais il reste encore beaucoup à faire ».

Quel message cherchez-vous à faire passer via Via sèva ?

« Nous essayons de faire passer le message d’après Grenelle qui a institué un système d’aides à l’investissement clair et transparent, nécessaire pour arriver à monter des projets qui arriveront à temps pour contrebalancer un pétrole à plus de 150-180 dollars le baril. Grenelle a ouvert la voie vers les ENR, il faut en tirer parti : ça fonctionne, c’est nécessaire, il faut maintenir cet effort et trouver des solutions de chauffage efficaces, maîtriser la question ».

Schéma d'un réseau de chaleur ou "bouquet énergétique" type (Source Via sèva)

Quel appui trouvez-vous auprès de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie ?

« L’ADEME a investi entre 2 et 300 millions d’euros dans les réseaux de chaleur, pour des projets de transition (Aix-en-Provence), de réseaux de chaleur et de froid (Ile-Seguin, ex usines Renault, projet immobilier d’un million de m2 avec boucle géo-thermale) et pour poursuivre l’amorçage de ces logiques. Via sèva sort tous les deux ans un annuaire des réseaux de chaleur, l’édition 2012 doit sortir d’ici à la fin septembre et sera diffusé avec le soutien de l’ADEME et par le réseau Via sèva, qui publie aussi un document en trois volets faisant la présentation des réseaux de chaleur. »

Pourquoi l’action de Via sèva, au final, revêt-elle un caractère crucial et déterminant ?

« A un certain moment de l’histoire, l’image des réseaux de chaleur était moins bonne. Les industriels ont voulu expliquer leur démarche et donner des éléments corrects de compréhension de leurs objectifs. On a chiffré à 500 milliards d’euros la transposition de l’énergie fatale, perdue, qui pourrait être valorisée pour chauffer des populations ».

Quel rôle l'association Via sèva tient-elle vis-à-vis des collectivités locales ?

« Un exemple :trois usines de traitement d’ordures ménagères parisiennes dégagent à elles seules 5.000 GW/h pour le chauffage des cités parisiennes. Viaseva est partenaire des rencontres annuelles Amorce (collectivités locales), dont la prochaine édition aura lieu le 5 décembre 2012. Viaseva travaille aussi en partenariat étroit avec la Fédération des Services Energie Environnement (FEDENE), qui rassemble près de 500 entreprises de services spécialisées dans ces domaines et six syndicats professionnels d’acteurs du chauffage, de l’efficacité et de la performance énergétique. »

Christophe Journet

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www.viaseva.org