LIEGE (MPE-Média)-Les activités de production d'aciers plats au carbone à froid d'ArcelorMittal Liège (Belgique) risquent d'être fermées à terme faute d'accord ces derniers jours entre le groupe luxembourgeois et les syndicats belges de la sidérurgie, nous confirme la porte-parole française d'ArcelorMittal. L'émoi est grand en Belgique mais aussi en France où la décision impacte les discussions en cours autour du site intégré de Florange, secoué la semaine dernière par des grèves en attendant une réponse du groupe ArcelorMittal concernant la phase à chaud mosellane.

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Les lignes à chaud et à froid de Dunkerque travaillent à présent pour Liège et pour Florange (ph SD AMAL)

Près de 2.000 emplois seraient détruits en plus de ceux déjà fermés en octobre 2011 dans la partie phase à chaud du site de Liège, estiment les experts et nous confirment les dirigeants d'ArcelorMittal.

Le site de Liège dépendait en partie du sort de l'usine automobile de Renault Vielvoorde fermée en 1997, voici cinq ans, ce qui explique que les discussions récentes entre ArcelorMittal et les partenaires sociaux belges portent le nom de "plan Renault" : plus de commande d'acier automobile, comment réorienter la production des lignes d'aciers plats au carbone liégoises?

Le projet soumis aux syndicats jusqu'au week-end dernier ayant été refusé, la direction du groupe en est venue à une réponse radicale et définitive : "cela ressemble fort à un hallali", réagit un consultant belge, qui analyse comme une "quasi impossibilité de se comprendre le débat entre la direction du groupe mondialisé et les syndicats belges, car M. Mittal est déterminé par la mondialisation en cours, ce qu'on ne peut pas lui reprocher, et les syndicats sont déterminés par le besoin d'une solution durable pour les milliers d'emplois en cause depuis la fermeture sous protocole définitif", note-t-il, en relevant une nuance avec le droit social français où le terme n'existe pas, ce qui est l'équivalent d'une mise sous cocon qui pourrait durer longtemps.

Faute d'une acception dimanche par les délégués du personnel d'une ultime proposition de leur direction,la situation semble bloquée : "de ce fait, la direction d’ArcelorMittal a conclu à l’absence de volonté des représentants du personnel à travailler au sein du Groupe et a par conséquent informé qu’elle retirait sa proposition de plan industriel, et le plan d'investissement de 138 millions d’euros qui y était lié. Pour rappel, ce plan visait à consolider les outils restant en activité à Liège avec plus de 2000 emplois", nous explique le Groupe.

Plus de 5M€ perdus par mois à Liège

"Le caractère temporaire de l’arrêt de la phase à chaud représente un coût mensuel moyen de plus de 5 millions d’euros par mois. Sur les quatre derniers trimestres, ArcelorMittal Liège a enregistré une perte opérationnelle de 427 millions d’euros. La demande d’acier en Europe est toujours à 25% en dessous de ses niveaux d’avant la crise. ArcelorMittal est convaincu que le Business plan alternatif proposé par les organisations syndicales n’est pas viable dans les conditions de marché actuelles", précise la porte-parole.

M. Bernard Dehut, PDG d'ArcelorMittal Liège, a déclaté avoir tenté "sans succès, durant presqu'un an d'avancer de façon constructive dans les discussions avec les représentants du personnel durant une des crises les plus sévères de ces dernières années".

"Nous avons cherché à apporter des réponses aux membres de notre personnel qui se posent des questions légitimes sur leur situation (...)Après presque 12 mois de discussion, nous aurions dû progresser de manière significative. Nous ne pouvons continuer comme ça, surtout dans le contexte économique actuel. C'est donc avec regret que nous devons faire cette annonce aujourd'hui", a conclu le dirigeant de Liège.

C.J.

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Mis à jour (Mardi, 25 Octobre 2016 15:55)