PARIS (MPE-Média) – A l’occasion du lancement officiel par Bercy de la mission Hirtzman consacrée au déploiement en France des infrastructures de recharge pour véhicules électriques (VE) et hybrides (VH) et au développement de la mobilité électrique, les ministres compétents doivent annoncer aujourd’hui des mesures de soutien destinées à favoriser la progression de ces segments de marché chez les constructeurs de voitures comme chez les fabricants d’infrastructures. Les retombées pour les fournisseurs font partie du paquet. Au Mondial de l'auto de Paris, la mobilité électrique est de plus en plus présente.

Dans un sondage IPSOS AVERE-France/Mobivia rendu public ce lundi, un français sur 3 se dit prêt à faire le choix d’un véhicule électrique dès son prochain achat, 50% des français parcourant moins de 50 kms/jour, 44% des sondés pensant que la VE est « appropriée à leurs déplacements quotidiens ». Toutefois, quelques hésitations restent à lever, dont celles liées à la disponibilité des lieux de recharge des voiures. L’AVERE note aussi que les inquiétudes autour de la flambée des prix du pétrole renforcent l’intérêt des publics pour la mobilité électrique, même si 45% des français citent le prix à l’achat parmi les principaux inconvénients du VE. Mais le « sentiment d’information » sur les modalités de son usage et la disponibilité des bornes de recharge demeure « très insuffisant ». Et ce sondage confirme que « l’élément déclencheur pour l’achat d’une VE serait un prix d’achat équivalent peu ou prou, bonus aidant, à celui d’une voiture thermique », l’AVERE soulignant que les sondés « ne semblent pas prendre en considération le prix de revient à l’utilisation qui est 7 fois inférieur à celui d’une voiture (entre 1 à 2€ / 100 kms) ».

Borne de recharge de VE Saintronic (ph CJ MPE-Média)

En effet, un des aspects les plus déterminants en vue du développement rapide de la mobilité électrique en France comme ailleurs dans le monde est la détermination de normes internationales permettant aux fabricants des infrastructures de rechargement – parmi lesquels figurent les leaders mondiaux des systèmes utlisateurs d’électricité mais aussi un nombre croissant d’entreprises ou de groupements d’entreprises dédiés à ces applications, tous présents cette semaine au Mondial de l’automobile de Paris – de pouvoir programmer dans un délai bref la production de bornes de rechargement et de réservoirs d’hydrogène dotés d’interfaces de paiement par carte dans divers lieux de vente.

 Unités de stockage d'hydrogène

Le sondage IPSOS/AVERE indique que près d’un français sur 4 soit 26% des conducteurs disent pouvoir se charger à domicile dès à présent ou avec quelques aménagements.

Ces bornes électriques à vitesse rapide ou lente, ainsi que les modèles adaptés à la vente aux particuliers ou aux entreprises ainsi que les unités de stockage d’hydrogène pour les futures stations de distribution dédiés aux véhicules électriques et à ceux fonctionnant à l’aide de piles à combustion à hydrogène faisant leur apparition actuellement sur le marché automobile présentent actuellement sinon un standard européen, du moins un ensemble de choix convergents tendant vers un standard autour duquel les grandes firmes cherchent à « faire consensus », observe la responsable projet chez Schneider Electric Mme Sylvie Teyssier.

Mme Teyssier insistait récemment lors du Forum Plastipolis de Lyon sur l’importance de la contribution étatique au choix de ces normes internationales, afin que chaque constructeur puisse lancer dans un contexte de concurrence sécurisé des produits en série adaptés aux normes de l’ensemble des pays où ces infrastructures doivent à présent être installées en nombre suffisant et dans tous les territoires, afin que la mobilité électrique ou hybride ne reste pas un vœu pieu.

La Furtive créée par Exagon : ses batteries sur mesure fournies par SAFT lui procurent 350 kms d'autonomie (ph CJ MPE-Média)

Les ingénieurs et porteurs de projets de fabrication de structures ou bornes de recharge n’ont pas attendu les mesures annoncées ce jour par Bercy pour mettre sur le marché une première génération de bornes, visibles au Mondial de l’automobile 2012 à Paris comme à Francfort l’an dernier ou au Salon des Maires en 2011.

 Le rôle fédérateur de l'AVERE

Fédérés par l’AVERE, l’Association de promotion de la mobilité électrique également présente au Mondial de l’Auto de Paris, sept spécialistes de ces questions sont rassemblés pour l’édition 2012 au sein de l’Espace Mobilité Electrique du salon. DBT, fabricant de bornes de recharge pour VE, IES, spécialiste des chargeurs de batteries intégrées pour VE et fabricant de postes de charge rapide, Greenovia, filiale de La Poste et conseil en E-mobilité, la firme SAFT producteur de batteries higt-tech (fournisseur d’Exagon pour sa Furtive, une VE très haut de gamme dont la fabrication en petites séries est prévue à partir de 2013 et qui sera rechargeable à 80% en deux heures sur « une prise classique avec un chargeur haute performance », dotée de 350 kms d’autonomie, Brandt Motors, « constructeur mobilité urbaine 100% électrique » et enfin SPIE, « intégrateur d’infrastructures de charge pour VE » s’y retrouvent ensemble. L’AVERE a recensé 40 constructeurs automobiles présents au Mondial de l’Automobile et présentant une VE ou VH de leur propre gamme.

PSA présente une gamme nouvelle de "full electric"au Mondial de Paris (ph CJ MPE-Média)

« Nous investissons dans l’électro-mobilité par la conception et la fabrication de bornes de recharge pour VE depuis 2010, étant déjà un partenaire de rang 1 pour le secteur automobile, de la tôlerie au kitting, avec des références de qualité dans les télécoms, le ferroviaire », nous explique M. Fancis Chastenet, ingénieur commercial chez Saintronic basé à Saintes (Charente maritime).

Après 20 années d’expérience dans la production de bornes d’appel d’urgence pour autoroutes vendus dans plus de douze pays, Saintronic a équipé sur ce plan 45% du parc autoroutier de l’hexagone. Elle conçoit, produit et vend dès à présent une gamme diversifiée de solutions de recharge avec le soutien de la Région Poitou-Charentes, qui vient d’organiser « le tour Poitou-Charentes véhicules électriques » en septembre impliquant une trentaine de VE et de VH de 9 marques différentes, rechargées sur leur parcours grâce à ses bornes.

« Il reste encore des obstacles structurels et normatifs à lever chez nous et à l’international. La crainte des usagers concernant l’autonomie des véhicules en est une, mais surtout la disponibilité et les prix des infrastructures particuliers et des véhicules eux-mêmes », souligne M. Chastanet, qui se dit persuadé qu’un « soutien fort gouvernemental concernant la strandardisation des modes et des prises de charges, les modes d’accès et de paiement afin de les rendre interopérables avec les autres systèmes mis à la disposition des usagers, ainsi qu’un soutien fort des collectivités locales » seraient un plus indéniable.

Christophe Journet

Plus de détails sur :

www.france-mobilite-electrique.org