LONDRES (MPE-Média) – La baisse de la production d’acier de la Chine au 3e trimestre ainsi que celle des prix des matières premières sidérurgiques entraînée par une moindre demande et le surstockage chinois a entraîné des baisses de prix de l’acier en Chine et dans le reste du monde, explique le consultant britannique MEPS dans une étude récente.

L’influence de la Chine sur le secteur mondial de l’acier et sur ses fournisseurs s’est encore renforcée ces derniers mois. Jamais les vieux adages « ignore la Chine à tes risques et périls » ou encore « quand la Chine tousse, le monde entier s’enrhume » n’ont été aussi pertinents qu’au cours des dernières semaines, note MEPS qui fait état d’une légère baisse de la production quotidienne d’acier chinoise au T3 comparée à une moyenne de presque 2 millions de tonnes d’acier brut produit chaque jour au 2e trimestre 2012.

De plus, le ministère du commerce chinois précise que les prix moyens de l’acier chinois ont baissé sur près de cinq mois jusqu’à la mi-septembre de près de 23% - environ 1.000 yuans/tonne. Ce revirement des marchés du secteur de l’acier chinois a provoqué des effets marquants pour l’ensemble du marché mondial de l’acier et des industries fournissant des matières premières à l’échelle globale. Les benchmarks de prix spots du minerai de fer ont chuté d’approximativement 35% ces derniers mois et les prix à l’importation du charbon à coke d’environ 40%.

Effondrement des prix de l'acier en Chine

MEPS ajoute que ces réductions substantielles de prix des matières premières sidérurgiques étaient en partie le résultat d’un surstockage en Chine et dans les mines. L’effondrement violent des prix du minerai de fer et du charbon à coke a provoqué des chocs successifs dans l’ensemble de ces activités, les principaux groupes miniers globaux ayant réduit leurs investissements dans des projets de croissance, d’autres ayant purement et simplement stoppé leurs programmes d’expansion.

Plusieurs compagnies connaissent des difficultés de liquidités suite à des réductions massives de leurs revenus, certains parlant même « de la fin d’un supercycle ». Le sentiment baissier sous-jacent ne se limite pas au secteur minier, nombre de groupes producteurs d’acier se disant préoccupés par l’effet « knock-on » du ralentissement de la croissance de l’industrie chinoise de l’acier, poursuit MEPS.

Si les fermetures d’usines demeurent peu probables en Chine – à de rares exceptions près, pour quelques vieilles aciéries privées et une aciérie plus importante NDLR – dans un secteur étatisé soucieux de garantir l’emploi, les surcapacités restent un vrai problème dans ce pays où les stocks sortis d’usine et injectés dans la chaîne de distribution sont trop élevés.

Volumes en excédent

Du coup, les aciéries occidentales redoutent que les volumes en excédent soient déjà embarqués à destination des marchés étrangers à des prix bas, risquant de mettre la pression à la baisse sur les prix des autres régions du monde, poursuit MEPS.

Du coup, la perspective de coûts plus bas des matières premières se transorme inévitablement en bonne nouvelle pour les producteurs cherchant à améliorer leur compétitivité face aux secteurs des plastiques, de l’aluminium, etc. Quoiqu’il arrive, les clients des aciéristes vont chercher à tier vers haut la meilleure partie de ces économies des usines sur leurs coûts de production, conclut MEPS.

Jo Gatsby

Voir aussi sur :

www.meps.co.uk

TARIFS_PUBLICITES_MPE-MEDIA_2012

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Mis à jour (Samedi, 22 Octobre 2016 15:41)