LES SABLES D’OLONNE (MPE-Média) - En 5e position ce lundi au large de Lisbonne deux jours après le départ du Vendée Globe Challenge à bord du Virbac-Paprec 3, le skipper Jean-Pierre Dick vit cette grande course pour la 3e fois, déterminé à porter haut les couleurs de son équipe pour des raisons qu’il expose ici, ainsi que le PDG de Paprec Jean-Luc Petithuguenin. Interview et éclairages sur un choix très symbolique pour le groupe leader du recyclage qu’est Paprec (lire aussi notre précédent article).

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Interview de Jean-Pierre Dick, skipper de VP3 : « Un voyage intérieur »

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Jean-Pierre Dick à bord du Virbac-Paprec3 (ph SD Paprec  team)

Pourquoi une troisième participation au Vendée Globe ?

JPD : « Retrouver cette course du Vendée Globe est important pour moi, c'est une sorte de revanche. Lors de la dernière édition, j'ai été contraint d'abandonner pour un problème de casse matérielle, alors que j'avais fait un bon début de course et que je naviguais en tête. La déception était immense, et la frustration était telle au moment de l'abandon que j'avais déjà décidé dans un coin de ma tête de ne pas en rester là. Je savais déjà que je repartirais quatre ans plus tard et que je me donnerais tous les moyens pour achever le travail interrompu de façon accidentelle. Et me revoilà en effet avec un nouveau bateau. Virbac-Paprec 3 est champion du monde et détient le record de distance parcourue en 24 heures en IMOCA 60. Il a donc fait ses preuves et démontré son potentiel. »

 

L’âge de la maturité ?

« Depuis ma dernière participation à cette course mythique, j'ai gagné en expérience, et ajouté deux belles victoires à mon palmarès. Je travaille aussi beaucoup sur moi même, et je me prépare physiquement et mentalement. Je nage pratiquement tous les matins, à la fois pour m'entretenir et pour me détendre. J’aborde ce Vendée Globe d’une façon différente de mes précédents. »

 

Quels sont vos objectifs pour cet ultime Vendée Globe ?

« Lors de mon premier Vendée Globe, mon objectif était de participer et de bien figurer. Le but premier était de terminer la course, sans véritable ambition pour le classement. Plus de dix années se sont écoulées, je repars pour mon troisième Vendée Globe, et mes objectifs ont bien sûr beaucoup évolué. Cette fois, je compte rivaliser avec les meilleurs : je pars au mieux pour gagner, au moins pour être sur le podium! »

 

Souffrez-vous de la solitude en mer?

« J'aime me retrouver seul face à moi même, responsable et concentré sur un objectif clair. C'est un voyage intérieur intéressant, que j'apprécie. Je me découvre, j'apprends à gérer les éventuels conflits entre mes pulsions qui peuvent m'inciter à prendre des risques, et la sagesse, qui m'aide à tempérer mes élans excessifs. Il faut trouver l'équilibre entre les deux faces de sa personnalité, le téméraire et le rationnel, et parvenir à une complète maîtrise de soi-même pour une meilleure efficacité en mer. »

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La carte du Vendée Globe Challenge 2012 (source Paprec team)

 

Qu’est ce qui vous attire dans cette aventure ?

« C'est aussi l'expérience de l'homme dans la nature qui m'attire. Face aux éléments pendant près de trois mois, on accède à une forme d'osmose avec la nature. On parvient à vivre en fonction du soleil, on adapte sa vie aux températures froides et chaudes, on réinvente les rythmes du jour et de la nuit, on redécouvre des relations naturelles avec les animaux... C'est pour moi une fausse solitude, car les animaux et la nature nous accompagnent. Ce ne sont plus les contacts humains qui régissent notre vie, mais d'autres formes de compagnie. Nous ne sommes jamais vraiment seuls. »

 

Quels souvenirs marquants gardez-vous des éditions précédentes?

« Lors de la première édition, je me souviens des premières semaines, car elles ont été très dures. Il a fallu s'habituer à la vie en mer, trouver mon rythme. De plus, la casse, les pannes, les problèmes techniques à bord se sont multipliés tout au long de la course. Moi qui n'étais pas du tout réputé pour mes talents de bricoleur, j'ai dû me résigner à vivre avec ma caisse à outils. Je réparais comme je pouvais, puisque l'issue de la course en dépendait. Bôme, safrans, vit de mulet, lattes... Et puis ces pannes de moteur. Je pense être le skipper à avoir parcouru le plus de milles avec comme seule source d'énergie mes panneaux solaires. Ce premier Vendée Globe m'a beaucoup apporté, car j'ai gagné en confiance. Au cours de mon second Vendée Globe, le meilleur moment était bien sûr quand j'étais en tête et que je creusais l'écart avec mes concurrents, juste avant de casser. C'est une sensation exceptionnelle. Etre en tête devant de tels concurrents, dans une course aussi fabuleuse, c'est une consécration. »

 

Cette course est-elle chargée pour vous d'émotions particulières?

« Le départ est un moment très fort. Tout le monde peut comprendre que laisser ses proches sur le ponton pour une si longue durée est un moment très délicat à gérer. Cette année, j'imagine que cela va être particulier pour moi, puisque je vais laisser mon fils âgé de deux ans et ma compagne Rozenn derrière moi. Je m'y prépare, mais cela va être un moment fort en émotions de toutes sortes. Et en même temps, une fois confronté à l'événement, j'ai hâte de retrouver toutes les sensations de la navigation en solitaire autour du monde : l'Atlantique-Sud, les couchers de soleil dans les mers calmes, mais aussi l'arrivée dans l'océan austral et le passage du Horn, qui sont toujours des moments magiques dont on ne se lasse pas. »

 

Impatient de prendre le large?

« Je suis impatient de retrouver mes animaux. Quand je parle de mes animaux, j'évoque les baleines, les dauphins et bien sûr les albatros. D'abord les géants des mers, les baleines majestueuses, impressionnantes, et puis les dauphins qui virevoltent autour du bateau pour nous faire la fête, enfin les albatros qui par leur nonchalance évoquent à mes yeux la puissance. Pendant trois mois, je cohabite avec ces animaux, je m'immisce dans leur environnement, et ce sont toujours des moments très forts. »

 

Le plateau : quels sont selon vous les favoris du Vendée Globe?

« Aujourd'hui, je ne pense pas trop à mes concurrents. Mon objectif est de me préparer à faire une bonne course, à être bien sur mon bateau, à faire le moins d'erreurs possibles. A l'heure actuelle, je prépare cette course plus comme un défi personnel que comme une compétition contre des adversaires bien identifiés. »

Propos recueillis par le service communication de Paprec

 

Jean-Luc Petithuguenin, Président fondateur du groupe Paprec :

« Nous partageons des valeurs communes »

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J.-Luc Petithuguenin a reçu récemment le prix Ernst & Young-L’Express de l’Entrepreneur de l’année (ph SD Paprec)

 

Voile et entreprises : à vos yeux, quelles principales valeurs communes se dégagent ?

JLPH : Bien que ces deux mondes soient différents, un skipper et un entrepreneur partagent des valeurs communes pour passer, se dépasser et surpasser les projets. La réussite ne peut se faire qu'au travers de la qualité des hommes et plus particulièrement de leur courage, de leur ténacité et de leur intelligence, dont ils font preuve au quotidien. Il faut bien évidemment savoir manager les équipes et les projets, favoriser le travail individuel et collectif pour atteindre les objectifs fixés tout en respectant les hommes et l'environnement dont nous sommes particulièrement soucieux. En parallèle, l'innovation est synonyme de développement et de différenciation. De grands coureurs comme de grands entrepreneurs ont innové et réussi.

 

Qu'est ce qui rapproche le Virbac-Paprec Sailing Team, le groupe Paprec, Virbac et les autres partenaires de ce projet Vendée Globe ?

JLPH : Paprec et Virbac sont deux entreprises indépendantes, contrôlées majoritairement par une famille qui affirme une volonté de se confronter aux grands groupes, des « monstres multinationaux ». Nos croissances, nos réussites ainsi que nos notoriétés respectives prouvent qu'il est parfaitement possible pour ce type de structure de réussir grâce à leur capacité d'innovation, d'actions et de réactions et si elles sont à l'écoute et au service de leurs clients. Paprec et Virbac ont su se développer tout en restant fidèles à leurs valeurs premières et leurs convictions. Elles sont aujourd'hui parfaitement illustrées par ce partenariat où l'on partage nos coûts, nos valeurs et nos images et où l'on respecte les hommes et la nature.

La rédaction

 

Portrait chinois de Jean-Pierre Dick, skipper du Virbac-Paprec 3 :

« Jean-Pierre, si tu étais » …


Un animal : la baleine pour sa puissance

Un héros : Reinhold Messner, un des meilleurs alpinistes du XXe siècle. Il a réalisé la première ascension en solitaire de l'Everest

Un roman : « Le Parfum » de Süskind

Une chanson : « L’envie » de Johnny Hallyday

Un repas : un vol au vent en entrée, un tournedos Rossini en plat et un vacherin fruits rouges pour le dessert

Un objet : un tableau de maître

Un endroit : les bouches de Bonifacio

Un élément : l’eau

Un bruit : une drisse contre un mât

Un climat : subtropical

Un film : « L’aventure, c’est l’aventure »

Un bateau : Le Virbac-Paprec 3 !

 

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Le Virbac-Paprec3 (ph SD Paprec)

Caractéristiques du bateau

Architecte : Guillaume Verdier et VPLP

Chantier : Cookson Boats (Nouvelle-Zélande)

Date de lancement : mai 2010

Longueur : 18,28 m

Largeur : 5,70 m

Tirant d ́eau : 4,50 m

Déplacement (poids) : environ 7,8 tonnes

Nombre de dérives : 2

Hauteur mât : 29 m

Voile quille : acier

Surface de voiles au près : 300 m2

Surface de voiles au portant : 590 m2

 

NDLR - A propos du groupe PAPREC : Fin 1994, Paprec est une PME de la Courneuve qui réalise un chiffre d'affaires de 4M€, spécialisée dans la collecte, le tri et le recyclage de vieux papiers. Paprec Group, N°1 indépendant du recyclage en France. Son Président, M. Jean-Luc Petithuguenin, donne et tient le cap : en 7 ans, Paprec Group devient le n°1 du recyclage en France. 7 ans de croissance ininterrompue et soutenue, un chiffre d'affaires de plus de 600M€ en 2011, 5 millions de tonnes de déchets traités et recyclés, une diversification réussie (papiers, cartons, plastiques, bois, déchets de chantiers, déchets d'équipements électriques et électroniques, collecte sélective des ménages...) et 3.500 collaborateurs travaillant dans plus de 80 sites, tous certifiés qualité, à travers l'hexagone et la Suisse.

Suivez le Vendée Globe et J.-Pierre Dick sur :

www.jpdick.com

www.paprec.com

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Mis à jour (Jeudi, 20 Octobre 2016 14:47)