BRUXELLES (MPE-Média) - Le groupe ArcelorMittal a retiré son dossier de demande d'aide européenne au projet ULCOS de réduction-captation des émissions de gaz carbonique sur les hauts-fourneaux de Florange, a annoncé ce jeudi la Commission Européenne. ArcelorMittal a précisé que ce retrait ne concernait que la présentation aux experts de l'UE prévue en décembre 2012 et que le groupe se réservait la possibilité de présenter un autre dossier à l'avenir.

BANDEAU_MPE_MEDIA_2012

"Ce qui a été annoncé est en parfaite cohérence avec ce qui figure dans l'accord signé avec le gouvernement français", précise le groupe ArcelorMittal Atlantique Lorraine dans un communiqué à la presse ce jeudi.

"Cela ne signifie pas l'abandon du projet ULCOS. Cel signifie qu'aujourd'hui, dans l'état actuel des recherches, étant données les difficultés techniques rencontrées, le projet ULCOS remis dans le cadre de l'appel d'offre NER 300 - phase 1 - ne peut être mis en place", ajoute le groupe, qui rappelle "sa volonté de poursuivre le projet de recherche et de validation technologique en s'appouyant notamment sur l'expertise et le savoir-faire de son centre de recherche de Maizières-lès-Metz (Moselle). Cette phase de recherche constituera une nouvelle étape de développement indispensable dans une perspective future d'idustrialisation de cette technologie innovante", conclut ArcelorMittal.

Pas vraiment une surprise, cette fois

L'annonce par la Commission Européenne de ce retrait provisoire du dossier d'ArcelorMittal pour Florange ne constitue pas à proprement parler une surprise pour les experts ni mëme pour les syndicats, qui ne croient plus depuis peu à la possibilité d'une relance mëme mesurée ou conditionnée au projet ULCOS de captation et réduction des émissions de gaz à effet de serre des hauts-fourneaux de Moselle. Contrairement à l'annonce de Matignon vendredi dernier en contrepied de celles du Ministre du Redressement productif, cette décision d'ArcelorMittal de ne pas présenter son projet à la Commission des énergies renouvelables de l'UE semble plutôt sage, un recul pour mieux sauter une fois que tout sera prêt, à Florange ou ailleurs, c'est le seul bémol qui peut être énoncé ce jeudi.

Un autre site prévu en Allemagne 

D'autre part, le projet ULCOS (phase 2)de réduction des émissions de CO2 et de son enfouissement en sous-sol pour une part, sa valorisation énergétique dans la production d'acier d'autre part, supposent que la demande d'acier en Europe justifie l'augmentation des capacités de production d'acier dans l'eurozone, où l'acier se négocie de nouveau à des prix inférieurs aux moyennes récentes à cause de la faiblesse de la demande. ArcelorMittal souhaite aussi se réserver la possibilité d'expérimenter ULCOS dans une aciérie située à Eisenhüttenstadt, dans l'Est de l'Allemagne.

Enfin, restent des obstacles techniques et juridiques à lever pour qu'ArcelorMittal et les autres producteurs d'acier impliqués dans le programme ULCOS puissent entrer dans la phase opérationnelle : les outils de captation doivent encore être finalisés par les centres de recherche concernés et les permis de forage pour l'enfouissement de CO2 en sous-sol accordés après enquêtes publiques dans les régions concernées, qui n'ont pas encore été faites, même si les premières demandes de permis de forer remontent déjà à 2010.

Christophe Journet

TARIFS_PUBLICITES_MPE-MEDIA_2012

Retour vers le haut

Mis à jour (Mardi, 25 Octobre 2016 09:36)