BRUXELLES (MPE-Média) - Une rencontre a eu lieu hier à Bruxelles au sujet du devenir de l’acier en Europe. Cette réunion de travail à réuni les représentants de la Commission européenne chargés des questions industrielles et de l'acier en présence de M. Antonio Tajani, Commissaire européen en charge des questions industrielles avec des délégués d'Eurofer, l'association européenne des producteurs d'acier, des responsables syndicaux et dirigeants du groupement mondial Industriall pour la sidérurgie. Elle avait pour but d’effectuer un travail préparatoire à l'accompagnement par l'Union Européenne des restructurations en cours dans les aciéries en Europe, tant chez ArcelorMittal que chez ThyssenKrupp ou d'autres aciéristes moins connus, expliquent nos sources.

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Train à bande d'ArcelorMittal Dunkerque (ph SD ArcelorMittal)

Un dirigeant luxembourgeois de la Division aciers plats carbone Europe d'ArcelorMittal est intervenu auprès de M. Tajani « en implorant pour obtenir des aides de l'UE », explique un témoin délégué européen de la CGT. Ce dernier s'est dit « choqué » par une attitude qu'il ressent « comme étant trop en demande, pas assez digne de la part du premier aciériste mondial » s'adressant « à un grand commissaire de l'UE ».

« On a atteint un point de quasi non retour à force de départs volontaires et de perte de compétences dans les aciéries pour être prêts lorsque la demande d’acier repartira. Nous sommes intervenus pour dire à la commission industrie de l’UE que si l'acier est reconnu comme une filière stratégique, on peut se demander si les états européens et l'Europe elle-même jouent bien le jeu lorsque le renouvellement de l'emploi et des compétences n'est ni acté ni reconnu comme une condition garantissant la sécurisation de la filière acier. Nous n'avons pas eu de réponse de M. Tajani à cette question », ajoute ce délégué européen de la Confédération générale du travail.

 

Débrayages en Moselle et ailleurs en France

A Florange s'est tenu hier et ce vendredi 7 décembre un congrès de la CGT concernant le devenir d'ArcelorMittal Florange, où une nouvelle réunion de l'intersyndicale locale est prévue pour lundi 10 décembre.

Les premiers débrayages ont commencé jeudi dernier dans l'ensemble des sites d'ArcelorMittal Atlantique Lorraine et d'ArcelorMittal Méditerranée (Fos-sur-Mer et Saint-Chély d'Apcher) à l'appel de la CGT, en réponse à l'annonce par le groupe ArcelorMittal d'un blocage total des salaires en 2013, « avec +0% d'augmentation pour tous », déclare la CGT.

Des prolongements locaux de ces arrêts de travail pourraient intervenir également ce week-end et la semaine prochaine, annonce la CGT fédérale. Selon la CGT de Fos-sur-Mer, le groupe ArcelorMittal « s'apprêterait à refuser d'accorder aux salariés de l'aciérie autre chose que des augmentations au mérite et au cas par cas ».

 

AMAL Basse-Indre en grève lundi

Un préavis de grève est par ailleurs lancé par la CGT pour lundi 10 décembre pour le site de Basse-Indre (Loire-Atlantique) dont les salariés ont appris par les médias - lors du discours du premier ministre sur Florange voici huit jours - puis par leur direction que des postes des lignes de production d'acier pour l'emballage d'AMAL Basse-Indre seraient transférés à Florange pour compenser la fermeture des hauts-fourneaux mosellans.

« Le dossier Mittal est actuellement au centre de la scène politique, nous appelons les salariés, par l’action, à démontrer au gouvernement qu’on ne peut pas le laisser agir de la sorte plus longtemps » déclare la CGT métallurgie dans un document interne que nous nous sommes procuré.

D'autres débrayages ont déjà eu lieu où sont programmés à Dunkerque, Mardyck, Montataire, Basse-Indre et Fos-sur-Mer, toujours à l'appel de la CGT. « La CGT appelle les salariés partout en France à démultiplier ces actions de grèves, à la fois sur les lignes de production et dans les fonctions supports », continue le communiqué de la CGT fédérale.

Un comité central extraordinaire de la filiale AMAL du géant de l'acier est par ailleurs annoncé pour le jeudi 13 décembre à Paris.

Le dernier mouvement social de cette envergure avait provoqué d’importantes pertes de tonnages d’acier brut ou de bobines laminées en production à chaud et à froid chez ArcelorMittal, tant à Dunkerque qu’à Fos-sur-Mer et à Florange, en janvier 2011. La grève avait éclaté à cause d’un conflit sur les salaires.

Christophe Journet

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Mis à jour (Mardi, 25 Octobre 2016 09:36)