BRUXELLES (MPE-Média) – Définissant les sujets et conditions qui comptent « pour parvenir à une économie vraiment circulaire » en introduction de la Conférence 2018 de son organisation, le Président de la Confédération européenne des industriels du recyclage (EuRIC) Michaël Schuy a accueilli près de 200 professionnels ce mardi à Bruxelles en listant les préoccupations majeures du jour, tant pour le recyclage des métaux critiques et des bioplastiques que pour les autres déchets matières. Détails.

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Le Pdt d'EuRIC Michaël Schuy ouvrant la conférence 2018 d’EuRic, en listant les conditions sans lesquelles l'économie circulaire pourrait rester un voeu pieux (Photo CJ MPE-Média)

S’interroger sur les prérequis de la fermeture réelle de la « boucle » en matière d’économie circulaire et ses conditions concrètes, en pointant les obstacles pratiques ou juridiques qui restent encore à franchir sur le plan de la fabrication des produits en amont comme sur celui des modes de collecte, de tri, de recyclage choisis en aval est le sujet central de cette journée 2018 organisée par EuRIC à Bruxelles.

« Prenez la question du cobalt, celle des bioplastiques, de certains colorants dans leur usage industriel, et vous comprendrez qu’il reste encore beaucoup de points à traiter, de sujets à prendre en compte en Europe », a déclaré Michaël Schuy en ouverture de cette 2èmeconférence annuelle de la Confédération européenne des industriels du recyclage (EuRic). Le paquet économie circulaire européen tel que défini fin 2015 et réactualisé depuis avec la « stratégie pour les plastiques dans l’économie circulaire, la règlementation pour les déchets de produits chimiques, le rapport sur les matières premières critiques, celui sur les plastiques dégradables par l’oxygène», faisait l’objet des deux premières interventions de Sarah Nelen (Commission européenne, DG environnement) et Eve Tamme (conseillère environnement et représentante permanente de l’Estonie à Bruxelles).

L'Europe enfouit toujours 38% au moins de ses déchets plastiques

L’Europe enfouit toujours 38% de ses déchets plastiques et a annoncé l’an dernier vouloir en finir avec cette pratique, par étapes, en améliorant le design des produits pour en faciliter le recyclage, la séparation des matières lors des collectes, les niveaux de qualité des plastiques triés et/ou recyclés, visant le recyclage de 55% au moins des emballages d’ici à 2030, la multiplication par 4 des capacités de tri et de recyclage de ces matières, la généralisation du principe de recyclabilité des plastiques utilisés dans l’emballage par les entreprises qui en produisent.

 

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GD : Sarah Nelen (Commission européenne, DG environnement) et Eve Tamme (conseillère environnement et représentante permanente de l’Estonie à Bruxelles (Photo CJ MPE-Média)

« Cet objectif 2030 fixé l’an dernier est essentiel. Nous avons travaillé aussi sur une directive pour le traitement des plastiques biodégradables, sur les limites posées par le programme industriel REACH au secteur des plastiques dégradables par l’oxygène, et depuis décembre 2017, nous avons ouvert la consultation publique à propos des produits plastiques utilisés une seule fois et que l’on retrouve sur nos plages tels que bouteilles, débris divers, couverts, etc. », explique Sarah Nelen, chef du service de gestion des déchets à la direction générale de l’environnement de la Commission européenne. L’occasion d’apprendre que dix grands fleuves apportent à eux seuls entre 88 et 94% des déchets plastiques marins découverts dans le monde, en Chine, en Inde et en Afrique. Edifiant.

La question du mode de calcul des taux réels de recyclage

Pour Eve Tamme, fonctionnaire européenne estonienne en charge des affaires environnementales à Bruxelles, la question de la responsabilité élargie des producteurs (REP) redéfinie par l’Europe dans un schéma qui vise à la rendre plus efficace est aussi essentielle. Celle du mode de calcul des taux de recyclage réels d’un pays à l’autre et de son évolution aussi : « si vous regardez les chiffres obtenus auparavant, vous comprenez ce que je veux dire (...) Ce qui compte, c’est que nous avons enfin construit le modèle européen de la gestion des déchets et pouvons le promouvoir dans le monde quelles que soient les matières considérées », ajoute Eve Tamme.

« Nous avons aussi besoin d’un vrai sursaut, d’un vrai choc de la demande en matières issues du recyclage en Europe, et là, la Commission a quelque chose à faire, car jusqu’ici nous avons eu beaucoup recours à l’exportation de ces matières hors Europe faute d’une demande suffisante chez nous », fait remarquer aux intervenantes Denis Bonvillain, cadre de chez Suez en charge des affaires européennes, notant implicitement que la fin de l’ère de déchet actée par l’Union voici déjà 7 ans cette année n’a pas encore complètement trouvée son appui règlementaire dans les bureau de la Commission.

« C’est exactement ce dont EuRic parle ces derniers temps avec la Commission, ce n’est pas un sujet évident mais il est sûr que nous devons avancer sur ces sujets, comme nous le verrons aujourd’hui avec les autres orateurs », intervient Emmanuel Katrakis, le Secrétaire général de la Confédération EuRIC.

 

Christophe JOURNET

(À suivre)

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Mis à jour (Samedi, 17 Mars 2018 22:44)